Synposis
En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir lorsque le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Affublé d’une robe et d’un bonnet, le jeune garçon sera brinquebalé des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l’Ouest, traversant quelques-unes des heures les plus marquantes du XIXe siècle américain.
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Mon avis
Une histoire mi-fiction, mi-historique que j’ai vraiment appréciée ! On retrouve dans ce roman ce côté un peu déjanté que l’on voit dans certains écrits publiés aux éditions Gallmeister. Déjà par le surnom «l’échalote» dont va être affublé le personnage principal Henry Shackleford par l’abolitionniste John Brown. L’échalote, donc, est un personnage attachant, un jeune garçon métis qui mûrit au fil de l’histoire et qui doit se débrouiller tant bien que mal pour sauver ses fesses !
On imagine aisément l’immense souk que devait être les Etats-Unis à cette époque-là ! La loi était suivie avec plus ou moins de rigueur et “toute relative”. Les hommes ronds comme des queues de pelle (la plupart du temps) avaient la gâchette facile et le peu de nourriture, ainsi que les maladies étaient monnaie courante. Ajouté à ça, une tension permanente entre les abolitionnistes et les esclavagistes et vous aviez là un lieu de vie où il fallait mieux se faire discret ! On peut encore ajouter le problème des amérindiens, tantôt spectateurs, tantôt révoltés, mais ça, c’est une autre histoire.
L’auteur nous décrit John Brown comme un fervent chrétien priant plusieurs heures par jour, allant même jusqu’à devenir bigot. Un homme mangeant peu et ayant des rêves de justice et d’éthique, mais peu de sens pratique. En bref, un homme un peu barjot aux yeux d’Henry Shackleford. Dans les faits réels, John Brown était effectivement chrétien et se croyait envoyé par Dieu pour sauver les esclaves. Était-il pour autant barjot ? Chacun aura son avis sur la question.
Ce roman d’aventure arrive parfaitement à nous plonger au coeur de l’Amérique du 19ème siècle. Même si j’ai pu trouver quelques petites longueurs dans le dernier quart du livre, les aventures de «L’échalote» sont pleine de rebondissements. Souvent livré à lui-même, il fera des rencontres plus où moins bonnes ! On comprend qu’il ne doit faire confiance à personne et que chacun essaye de survivre comme il peut. Car, comme on peut le comprendre, la plupart des personnes noires ou blanches étaient constamment sur la défensive et surtout prêtent à tout instant à mordre ou à dégainer, au choix !
L’oiseau du Bon Dieu de James Mcbride
480 pages
Editions : Gallmeister collection Totem
Sortie : 4 juin 2017